Le Luxe et les Autres

Le Luxe titille l’intérêt des 1%,
si et seulement si les 99% Autres le désirent.
Ardemment.

“Merveilleux. Rare. Exceptionnel.
Parfait. Extra-cool. Extraaaa”

Attention, concept:

Le luxe ne se mesure pas
à la qualité intrinsèque d’un objet,
mais au désir que les 99% ont de posséder
ce même objet.

Une tension hyper-fascinante…

Le désir souverain de se distinguer versus
le désir humain d’appartenir à un club, privilégié — de préférence!

Hyper-fascinant.
Car l’élite comme le luxe – qui lui semble tout réservé – tirent richesse et désir d’une distorsion de la réalité.
Distorsion dont sont d’ailleurs victimes les objets, et les gens ordinaires. 

Pour parler justement de façon ordinaire:
L’industrie du luxe fonctionne sur le désir
d’un grand nombre, possiblement assouvi par une petite minorité.

Ou encore:
les riches veulent expressément posséder ce que les pauvres désirent, sans pouvoir l’acquérir.

Au terme d’un processus digne
des plus grands champions de ricochet,
les 1% acquièrent donc ce que les 99% désirent…

Et voilà comment les 1% se retrouvent à adorer objets, vêtements, designs, expériences, voitures, non pour leur valeur intrinsèque…

Ils les adÔÔÔrent pour l’envie qu’ils provoquent dans le regard des autres.
DGTL ou IRL

Quel est, en effet, l’intérêt d’une Lamborghini, si personne ne se retourne sur son passage? 

Attention, pirouette-réthorique:
le luxe n’existerait pas sans les 99% qui en sont exclus.
Et qui, effet de ricochet, le désir plus fort encore. 

CQFD: à notre époque, la fine fleur de l’art de vivre
c’est d’abord ce qui épate la galerie!

Et on dira ce qu’on voudra après ça…