Clones Attaque chez Ann Demeulemeester. Lacunaire chez Burberry. Too-Much Chez Nina Ricci
Ludovic de Saint Sernin
Chez Ann Demeulemeester.
Renversement en cours.
Fraîchement débarqué dans la dark romance d’Ann Demeulemeester,
Ludovic de Saint Sernin y fait défiler des clones. De lui-même.
Visage émincé, chevelure longue et auburn
— des silhouettes sensuelle certes, mais qui dénotent d’un égo mega-dimensionné.
Ce faisant, il surfe sur les classiques Demeulemeester,
sans hystérie ni créativité envolée.
Manteaux cuir, du noir – beaucoup de noir – des chemises, blanches,
aux longues manches occultant les doigts.
Des tissus qui exaltent la sensualité.
Comprenez la soie. Comprenez le satin.
Le seul geste poétique et remarquable – la plume sur la poitrine
– est en réalité une idée mâchouillée.
Réalisée par AC9, pour sa collection de l’été 2023.
Ooopsy.
Jolis vêtements cela dit.
Daniel Lee Chez Burberry.
Les pièces de Daniel Lee pour Burberry
fatiguent un oeil déjà bien fatigué.
Tartan tartiné sur des laines toujours un peu ennuyeuses…
Associations un peu trop alambiqués,
même pour une maison Britannique.
Enfin, ça sent bon le thé et la moquette Anglaise
— c’est déjà un bon début.
Harris Reed Chez Nina Ricci.
Chez Nina Ricci, le renversement amène à un grand écart idéologique. Typique de l’époque.
Après la mode espiègle du duo Botter,
Harris Reed déboule sur ses grands chevaux
et balance à la face du monde une ribambelle de silhouettes way too-much.
Trop ampoulées. Trop artificielles. Trop premier-degré.
Avec Botter, Nina Ricci se dévouait au chic-rigolo.
Mais ça, c’était avant.
Désormais, la maison Ricci veut sa place
sur les tapis rouge du cirque — instagrammable.
A bon entendeur.