On raconte, qu’il fut un temps, jadis, il y a bien longtemps, Djs et danseurs refaisaient le monde en parfaite communion.
Sans hiérarchie. Sans social class.
Sans hype. Sans ego.
On raconte beaucoup de choses, indeed.
Festivals. Clubs. Soirées. L’electro underground ressemble quand même beaucoup à sa version mainstream.
Les mêmes longs t-shirt noir.
Techno.
Les mêmes lunettes miroir.
Techno.
Les mêmes lanières bondage.
Techno.
Les mêmes déhanchements de mâchoires.
Vraiment techno.
Reste la différence ultime qui fait l’Underground.
Ici, on fait les choses à la dure. Et les Djs sont toujours fauchés. Règle d’or.
De Londres à Paris, en passant par Barcelone — vu de yeux vrais — l’underground se love dans les endroits désaffectés. Comprendre délaissés pas l’overground. Comprendre les gens ‘normaux’.
Squats, warehouse, hangars, parking... Qu'importe, tant c'est du sale. Tant que c'est bien sale!
Condition sine qua non au mythe de l’underground?
Constituer l’anti-pastiche de la norme.
Pisser dans le trou des toilettes?
Mainstream.
Jouer sur Pioneer?
Mainstream.
Refuser le G, la K ou le 3?
Mainstream.
Porter de la couleur?
So mainstream.
Question originalité des soirées underground,
on repassera quand même.
La majorité de l’underground – l’underground est désormais quasi-marque déposée… La majorité des soirées underground donc tiennent à peu près ce langage:
Hangar forcément cradingue, sono forcément cradingue, Dj cheveux-longs-tatoo-casquette, drop de G, ligne de K et beats forcément casse-coups.
Le spectacle anti-conformiste, jubilatoire et fantasmagorique tient du mythe. Il existe, cet underground qui retourne la tête et les sens, qui donne envie de vivre une vie digne de la Factory.
Mais c’est carrément pas ce qu’on labelise ‘underground’.
L’underground en 2023 est un marginal mal en point.
Pêle-mêle: la crasse sans la classe. L’ecstasy sans l’extase.
La fête sans le souvenir. L’effervescence sans éclat.
Un tohu-bohu anti-confort, sans grande révélation.