Redondance puissance mille.
15 fois la même chanson en l’espace d’une heure.
Des décibels de pub à n’en plus savoir quoi consommer. La musique à la radio est là pour hanter l’imaginaire.
Le Programmateur érudit? Dead!
Là où la musique conduit avec magie des moments inoubliables, palette de sons et harmonie rythmique…
La musique à la radio c’est plutôt bâclage & cie!
Qui se trouve derrière les programmations radiophoniques?
Le programmateur.
Faire découvrir des talents? Faire entendre des musiques révolutionnaires? Faire de la radio une fenêtre ouverte sur le monde auditif et ses innovations? Carrément pas.
Le programmateur-découvreur est mort, quasi-enterré.
Il y a eu, comme toujours, un âge d’or.
Si si, un vrai âge d’or de la radio….
Les débuts de la fameuse radio-libre ont permis d’enfoncer à grands coups de batterie et de synthé les prescriptions musicales jusque là monopolisées par l’ORTF.
Du fun, du rigolo, de l’audace, du culot.
C’était en 1981. L’Etat abdiquait le monopole des tympans.
Un exemple parlant de la mue opérée par les radios — Skyrock.
Rap et mêmes chansons, non stop.
Ils appellent ça le Airplay, on appelle ça le Hammer-play.
Les mêmes chansons passées ad vitam æternam.
Le même pot pourri d’artistes aux lamentation sonores, miaulant, mielleux ou beuglant, les mêmes idéologies — fric, sexe, shit, tristesse, ego et rock bien propret.
D’une lourdeur…
Niveau diversité phonographique, circulez, rien à voir.
Car les prog’ se fondent sur l’assentiment du plus grand nombre – obtenu auprès de tests réalisés sur les auditeurs.
Qu’on se rassure, le problème n’est pas la méthode, mais les conséquences.
Le problème n’est pas que la musique à la radio soit commerciale.
C’est la qualité même de la musique dite commerciale qui pose clairement question.
Et, on le sait, ce qui vaut dans la mode vaut aussi dans la musique. Alors si la démocratie dans la mode revient à encenser la médiocrité et la neutralité… dixit Sarah M. Richardson.
Il y a pire. Bien pire en musique.
Une musique qui passe sur une station de radio, se retrouve
forcément sur une autre. Les playlists font du copier-coller bien lazy — la conséquence?
Des morceaux sur-diffusés, donc sur-médiatisés, donc surexposés... Des magasins aux ascenseurs en passant par les musiques d'attente: c'est le surmenage garanti.
Et l’embargo des morceaux passés à la radio sur l’espace sonore de notre quotidien est carrément flippant.
Ils sont là, dans les campagnes, dans les villes.
Ils vous tombent dessus n’importe où, n’importe quand.
Débranchez ou non, la musique à la radio finit toujours par vous retrouver.
Et puis, l’histoire démontre une nouvelle fois qu’elle n’est jamais à une ironie près.
Que reste-t-il de cool sur les ondes de la radio Française?
Nova, peut-être. Fip, assurément. Une radio sponso’ par l’Etat.
La boucle est bouclée.
Le reste, y’a pas à dire, c’est le stade primaire de l’éveil musical.