Ah que l’obsession évidente du cinéma Français pour la figure féminine fait baver.
C’est vrai!
Les grappes d’admiratrices qui se jettent au cou du héros, ou celles qui le dominent, ou celles encore qui lui résistent. Toutes ces femmes figurent une vision involontairement absurde.
Une certain tendance du cinéma Français à dépeindre la figure féminine autour deux axes — aussi cons qu’évidents.
Il y a la femme indépendante, forcément méchante.
Puis l’autre, compréhensive, à sa place, bienveillante.
Il y a celle digne d’être sa maîtresse, l’autre digne d’être son épouse.
Les films Français vouent une adoration à la sociologie du quotidien.
Le cinéma Français, c’est 24 clichés par seconde: l’amour, la tromperie, la vie d’entreprise, la vie au lycée, la vie à la campagne, la crise d’ado, de la quarantaine, de la cinquantaine, de la soixantaine…
Non vraiment, il faut les voir pour y croire.
Il y a souvent cette femme de pouvoir. Patronne. Directrice. Ambitieuse. Autonome. Méchante. Dure. Froide.
Loin des attributs maternels et maternants, pourtant inhérents à la femme.
Bon dieu!
Il y a souvent, aussi, cette femme désirée. Hautaine. Dédaigneuse. Capricieuse. Opiniâtre. Incontrôlable. Mystérieuse. Sulfureuse. Sensuelle. Sexuelle.
Dangereuse, surtout. Le malheur vient souvent d’elle!
Car bien souvent, le héros de tous les jours fantasme, ou s’en va carrément culbuter de l’autre côté de la barrière.
Un moment d’égarement auprès de la femme fatale.
La veuve noire. Celle qu’il ne pourra jamais avoir.
Lui, ni aucun autre d’ailleurs.
Une heure trente de film où le « chéri » est tiraillé entre l’appelle de la raison et celui de l’aventure, ‘teub en tête.
Tout ça pour finir par revenir sur le droit chemin, auprès de sa bien bonne épouse. Dans les dernières minutes du film.
On y croyait plus, franchement.
Car il y a souvent cette femme douce. Discrète. Rangée. Rigolote. Jolie. Sage. Transparente. Maternelle. Admirable dans le total contrôle d’elle-même.
Antigone moderne, prise entre le patriarcat et la lubie du doigt dans le cul.
La prochaine fois que vous visionnez un film Français, posez vous la question — suis-je dans le déni de la réalité?
Il y a 100% de chance qu’on vous projette à foison des clichés prêt-à-appliquer.
Du genre: la gentille fille est douce, calme et aimante. C’est elle qu’il faut épouser. La méchante est indépendante et audacieuse et arrogante et affirmée. C’est elle qu’il faut baiser, puis délaisser.
La première sauve. La seconde tue.
Demandez à Jim, de Jules et Jim!
Crédits Images: Domicile Conjugal, François Truffaut, 1970