La Brune Incendiaire. La Blonde Innocente

An article written by Martin E.

Puisqu’un film n’a que peu de temps pour figer la personnalité d’un personnage — brune ou blonde, c’est l’histoire d’une époque. 

Une certaine tendance du cinéma à figurer la brune en caractère tantôt sournois, tantôt rebelle, tantôt ténébreux — très souvent tentatrice.

Une certaine unanimité qui figure, aussi, la blonde en femme modèle, dévouée et innocente.

La Marilyn, sex-symbol ultime, en est l’ultime figure.
Monroe incarne le sulfureux dans son blond platine, certes.
Mais ses personnages sont toujours innocemment pris dans la tornade du feu désir. Sexuelle, malgré elle. Too bad 

Le brune, elle, sait ce qu’elle veut.
Elle sait pertinemment ce qu’elle fait.

Le registre capillaire des personnages de femmes dans les films qui ont fait l’histoire, tient en un seul mot: cliché !

 

Nous faire croire au personnage. Ou, au contraire, orchestrer le massacre en règle de nos attentes. La narration ne tient qu’à un cheveu.

Pas besoin de s’étendre sur le sujet – il suffira, lecteur, d’ouvrir l’oeil et d’entendre tes émotions chuchoter. Au prochain film.

Cela dit, une mini-chose à noter.
Quelques grands films ont, à raison, su jouer de ce cliché pour faire entrer leur narration dans le plus digne des cinémas.

Inverser l’ordinaire, voilà à quoi il sert. Tant ses conventions, finissent, hélas!, par se distiller jusque dans la vraie vie.

 

Pour justifier la citation de 3 de ces films surdoués, on dira simplement que…

La blonde tueuse ou calculatrice, maligne ou perverse.
Cette blonde là a quelque chose de dérangeant pour le spectateur.

Habitué qu’il est à voir la barbarie humaine dans l’obscurité des peaux ou cheveux bruns.

C’est Mulholland Drive.
Vertigo. La Mariée était en Noir.
C’est aussi La Sirène du Mississippi.

Autre époque, autres blondes, autres désirs donc…

Les besoins de notre époque du tout sexuel (ou même le neo-féminisme est une affaire de cul à l’air) ont fait de la blonde une bimbo. De la brune une Milady ou une ensorceleuse.

Des clichés sur clichés qui nous mènent, ici encore, à tirer des clichés.

On dira une chose. Encore. Un film à voir.
Pour détruire littéralement les conventions d’un cinéma qui frisent parfois avec le ridicule — et non plus l’absurde. 

 

Le Film Surdoué: Southland Tales, de Richard Kelly. Voire Atomic Blonde, de David Leitch.
En fonction…