Art Et Cliché.
L’époque est à la référence. Infinie.
Les vérités ont beau éclaté, les mentalités évoluées, les attentes franchement changer,
rien n’y fait — les bébés-artistes décalquent volontiers l’attitude des gloires présentes et passées.
Frida Kahlo, Gainsbourg, Deneuve, Godard,
David Hockney, Bowie, Nekfeu, Damso…
Les volutes sont chargées de magie;
comme celle de changer n’importe qui en artiste.
Car avant même d’établir son plan de destinée,
le rejeton adopte l’attitude de ses aînés.
Fumer, c’est s’ouvrir à l’imprévisible.
C’est s’extraire du conventionnel.
C’est refuser la course du temps.
Le prosaïque, le banal, et bla-bla-bla.
Normal que fumer rende artiste.
Mais voilà. L’attitude est standardisée;
cultivant un copier-coller proche
de l’usurpation d’identité.
Etrange, pour un artiste.
Peintre, musicien, rockeur, Dj, écrivain: La panoplie du parfait petite artiste se conclue la cigarette au bec.
Surtout dans une société qui se console dans le tout-healthy.
Mieux vaut une vie passée à fumer que vivre une vie chiante à mourir! Certes. Molière l’a déjà dit.
En 1665.
Et puis ce côté rebelle sied si bien à l’artiste.
Il fume comme il crée, avec désinvolture.
Une posture anti-conformiste. Sexy.
La mort? Sexy.
Puis on s’en cogne quand on vise l’immortalité.
Plus sexy encore.
L’Art et son cliché? La clope.
Un Memento Mori à la portée de tous.
“Souvenons-nous de créer, surtout.”