Je Désespère Donc Je Suis (Artiste)

An article written by Doria

Art Et Cliché.

L’inspiration vient des tourments.
La vocation aussi.

Est-ce le malheur qui fait les grandes oeuvres, ou, est-ce plutôt le plus grand nombre qui vit son malheur dans ces mêmes oeuvres?

La question se pose.
Car on ne compte plus le nombre de bébés artistes volontairement portés vers la dépression.

Le tourment. Le spleen. La désolation.
Un passage obligé.

Mais tout de même, on parle là de ‘tourment-génial’.

Un truc à la Courbet. Baudelaire. Van Gogh. Ou Kurt Cobain.
De grands génies de l’humanité…

 

Examinons les faits.
Etaient-ils heureux? Leur vie était chaotique.

Reconnus de leur vivant? Chéris? Adulés? Célébrés?
Plutôt déshonorés! Complètement torturés et incompris.

Alors, le génie, ça naît dans le malheur? Forcément.

L’artiste digne de ce nom réagit violemment à son époque.
Le bonheur? C’est l’ennui! La castration.

Puis l’artiste, c’est un résistant. Un outsider.

Alors à l’impératif de bonheur des sociétés post-modernes,
en voilà un qui refuse de réenchanter le monde. Et d’être enchanté.

L’artiste, lui, est un écorché. Vif!

Involontairement grotesque, peut-être, mais écorché quand même.

Le monde qui l'entoure lui assène chagrin. Tristesse. Fatalité. Injustice. Misère. Ô. Pourquoi irait-il répandre du fun et du rigolo?!

C’est la loi du succès qui veut ça — la loi de la reconnaissance de ses pairs surtout.

Comment un artiste porté vers la félicité pourrait s’intégrer dans cette grande oeuvre qu’est le désespoir de l’humanité? Impossible!

Il faut voir, porter et broyer du noir. Sauf que… La loi du succès formulée par des siècles tourmentés d’interdits, de révolutions et de guerres sauvages n’est pas la même que celle de 2023.

L’artiste? Un dépressif.
Un genre peut-être un peu trop copié.