Black, Blanc, Beur. Chacun Sa Route, Chacun Son Chemin

An article written by Doria

Il faut savoir où l’on met les pieds.

Avec le cinéma Français, pas de quoi s’inquiéter.

On ne risque pas d’être surpris par un Mamadou avocat d’affaire, ou un Mohammed born and raised à la Motte-Picquet.
En avant les histoires! 

Que c’est réconfortant, les clichés dans le cinéma Français.
Qui aurait l’idée de changer ce qui fonctionne si bien?

Les films trônant au panthéon du goût populaire démontrent toute l’harmonie de la société Française.

Tout ce tintouin autour de la diversité, et des inégalités de rôles attribués dans les films aux black, blanc, beur…

Un Seul Mot: Cliché! 

S’il faut tirer à grands traits la représentation ethnique dans le cinéma Français, autant qu’ils soient grossiers.

Et grossièrement, dans les films Français, ces 20 dernières années, les stéréotypes n’ont pas seulement la dent dur… Ils sont devenus prescripteurs de la réalité.

Tour d’horizon des clichés.

Essentialiste un Jour, Raciste Toujours

Puisqu’on dit des “gens“ qu’ils ont besoin de raisonnements binaires pour comprendre… Le cinéma s’attache à leur rendre la vie plus simple.

C’est que le cinéma adôôôôre plaire aux “gens“.
Et il ne rate jamais une occasion.

Attention: concepts.

Black et beur viennent forcément de banlieue.  Mais pas celle de l’Ouest, avec pavillons, villas et vieux châteaux. Plutôt à l’Est, avec enfilades de tours, béton et tout le tralala. Forcément issus des classes populaires — faut pas dire pauvres. Ça pourrait heurter.

Comment ils se retrouvent là dans?

Ils sont tous en décrochage scolaire. Y’a qu’à voir comment qu’ils parlent — un langage toujours raffiné, maggle.
Faut voir comment ils manquent de respect aux prof’, pourtant si bons de choisir d’exercer en ZUP. Je comprends pas.

Puis, ils adorent la bagarre. La violence. La drogue.
Le trafic, c’est ce qui les motivent, tous les matins!
Enfin…

Il faut dire que leurs familles, joyeusement clichées dans le cinéma Français, sont enfermées dans des traditions qu’elles refusent d’abandonner. Les gueuses!

La Mama Africaine. La Bonne Maman Algérienne, avec Foulard et Tout le Tintouin

Complètement dysfonctionnelles, ces familles d’ailleurs.
Si le Monopoly était aussi inspiré que le cinéma Français, chaque pion aurait une couleur de peau.

Là, je peux vous dire qu’on s’approcherait furieusement de la vérité.

Genre: pions black et beur — passage obligé par la case prison! 

Le pion blanc? Il ne connait que des problèmes d’amour ou d’amitié. C’est pour ça qu’il est là pour régler ceux de ces autres.

Il sauve la rebeu de la vie étouffante de la cité. Il épouse une noire et l’extrait à sa famille forcément sauvage et arriérée.

Le petit mec blanc démontre d’ailleurs souvent à ces “meufs là“ qu’elles n’ont pas besoin d’être hypersexualisées pour exister. Le twerk, la prostitution, tous ces trucs….
Elles peuvent bien s’en passer.

Il trouve même le temps d’offrir un job de concierge au Portugais.
De femme de ménage à la mère de sa meuf.

D’intégrer le black ignare aux plaisirs savants de la civilisation, en l’amenant à l’Opéra.
Putain, mais qu’il est cool!

Le Film Surjoué: Intouchables, d’Olivier Nakache et Éric Toledano. Haute Couture de Sylvie Chayon.

Ambiance mère Teresa jetant l’aumône aux lépreux de Calcutta.
Ou Greta Thunberg sortant d’un SUV blanc, vitres teintées et Triple S aux pieds… On ne sait plus trop.

Ce qu’on sait? La colonisation des imaginaires est certifiée. 

Au fait, tant qu’on y est, ’Rebeu de Banlieue’, c’est une marque déposée?

Dire que nombre des capitaux alloués au cinéma Français financent des films encensant ces clichés, sous couvert de les retourner.

Mais le maître du discours est le maître tout court.
Et le maître a décidé de ne montrer que ces exemples de destinée à ceux issus de minorités. 

Le Film Surdoué: Black Panthers, de Ryan Coogler. Un film Américain cela dit

Y’a pas à dire, les films Français, y’a quand même 100% de chance que ce soit chacun sa route, chacun son chemin.

 

 

 

Crédits Images: Le Brio, Yvan Attal, 2017
Haute couture, Sylvie Ohayon, 2021